Dans la seconde moitié du XIXe siècle l'artillerie entre dans l'ère industrielle. Les progrès de la métallurgie entraînent l'emploi de matériaux nouveaux (l'acier au lieu de la fonte) et la production de pièces de plus forte puissance. L'apparition d'une nouvelle poudre noire, puis l'invention d'explosifs chimiques, imposent des tubes de plus grande résistance.
Pour faire face aux navires désormais cuirassés, les fortifications côtières voient leur formes et leurs matériaux évoluer. Elles se dotent d'une artillerie nouvelle identique à celle embarquée sur les navires cuirassés ; seuls les affûts sont spécifiques.
Pour des raisons de moindre coût, certaines pièces d'artillerie sont constituées d'un corps en fonte, dans lequel est inséré un tube en acier, l'ensemble étant entouré des frettes (anneaux) en acier. Ces canons sont dits "frettés" et "tubés". Les éléments du bloc de culasse mobile comprennent par ailleurs de l'acier, du bronze et du cuivre.
Les tubes de cette nouvelle artillerie sont rayés afin de mettre le projectile en rotation, ce qui accroît la précision du tir. Le projectile est désormais de forme cylindro-ogivale, chargé de poudre puis d'explosif chimique : l'obus remplace le boulet. Le rayage de l'âme impose un chargement par la culasse qui facilite les opérations de tir. Enfin, l'amélioration de la précision s'accompagne de l'apparition de nouveaux moyens de visée.
Le canon de 19c (19 centimètres) modèle 1878 illustre parfaitement ces évolutions.
Structure de la pièce : tube en fonte, tube intérieur en acier, frettes en acier.
Fabrication : tubage à gauche, frettage à droite.
Détail du tubage.
Vue éclatée du bloc mobile de culasse.
Vue en coupe d'un canon de 19c chargé.
